Critique de Différente par Artelion
Mi figue mi raisin, dur de se positionner
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On dirait que Katia flotte. Mais pas comme ces héroïnes lunaires qu’on aimerait suivre dans les éclats. Non. Elle flotte au bord, dans les angles. Une femme, trente-cinq ans, documentaliste, très précise, très perdue. Et personne ne s’en rend compte, ou alors si, mais trop tard, trop vite. Différente, c’est ce mot qu’elle découvre, qui la condamne et la libère, tout à la fois.
Elle est autiste. Pas celui qu’on montre dans les séries. Un autre, sans symptômes évidents, sans gestes brusques, sans super-pouvoirs. Un spectre discret. Une fatigue intérieure. Une manière de lire le monde à contretemps. Le film ne cherche pas à faire spectacle de ça — heureusement. Il filme Katia comme une énigme douce, jamais résolue. Jehnny Beth, rugueuse et poreuse à la fois, impose une présence suspendue, presque infra-humaine. Elle ne joue pas : elle résiste. Elle est dedans, mais ne s’accorde jamais vraiment.
Le récit se laisse porter. Par une romance qui hésite. Par une enquête documentaire qui fait écho. Par des conversations biaisées, des silences trop longs, des regards pas rendus. La mise en scène est minimaliste. Presque transparente. Mais pas fade. Juste… désarmée. Et parfois, ça touche. Et parfois, non. Il y a des moments qui échappent. Des scènes qui surlignent. Des dialogues trop démonstratifs. Mais l’intention reste lisible : dire sans crier. Exister sans corriger.
Ce qui reste, c’est une émotion bancale. Une forme d’identification à rebours. Ce que Katia ressent, on ne le ressent pas. Ce qu’elle évite, on le sent pour elle. Comme si le spectateur devenait miroir flou. L’effet est étrange, presque clinique, mais jamais froid. C’est un film qui vibre en marge. Qui tangue. Qui veut bien faire. Et qui, parfois, le fait.
Alors on peut dire que Différente n’est ni un grand film, ni un mauvais. C’est un objet fragile. Qui n’explique pas tout. Qui ne s’excuse pas. Qui tente. Et cette tentative-là, dans un cinéma français souvent trop sûr de lui, elle mérite d’être écoutée. Même si on ne comprend pas tout. Même si l’on reste, comme Katia, un peu à côté.
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il y a 2 jours
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